Que transmet-on à nos enfants ?

Tant de choses en fait, conscientes et inconscientes. L’enfance est une période cruciale dans la vie d’un individu. Les regards que l’on reçoit, les mots qu’on nous adresse, les sourires ou les absences de sourires, les encouragements ou les absences d’encouragements. Tout cela façonne l’adulte de demain. Le futur adulte se construit avec tout ce qu’il a reçu de bons comme de mauvais pendant son enfance.

L’estime de soi, la confiance, la bienveillance trouvent leur racine dans notre tendre jeunesse

Notre mission, à nous adulte, est immense alors ! Mais réjouissons-nous, en transmettant, en portant un regard bienveillant, en adressant des paroles affectueuses, nous grandissons, nous nous nourrissons également. L’être humain n’en finit pas de grandir !

Dans ce monde, où tout semble aller très vite, si on apprenait  à nos enfants à être, tout simplement à être là, présent à eux, aux autres, à ce qu’ils font ? À se poser calmement…

Comment apprendre à nos enfants l’instant présent ?

Arrêtons-nous ! Contemplons le monde qui nous entoure ! Osons ne rien faire ! Ecoutons  le chant d’un oiseau, sentons l’odeur de la terre mouillée, goûtons la mûre sauvage, admirons un coucher de soleil, sentons la plante de nos pieds sur le sentier,  sourions à un inconnu dans la rue.

 

Enfants et parents Éditions Jouvence - Que transmet-on à nos enfants ?

La théorie des neurones miroirs

Au milieu des années 90, une équipe de chercheurs de l’université de Parme a fait une incroyable découverte. Ils ont découvert qu’il suffit de regarder une personne  faire des gestes simples pour que dans notre cerveau se mettent en « marche »  les mêmes zones que la personne qui accomplit réellement l’action. Il s’agit des, désormais célèbres, neurones miroirs. Ces neurones nous révèlent, entre autres,  que l’enfant se construit par mimétisme de ses parents et des personnes qui s’occupent de lui.

J’ai vécu, il y a quelques années de cela, une expérience troublante qui m’a fait prendre conscience de l’importance de ce phénomène. Paul, un élève de 4 ans, refusait de tracer des traits verticaux en dépit d’un modèle et de mon aide. Il geignait, gribouillait sa feuille et a fini par mettre à mal ma patience d’enseignante débutante en classe de maternelle. Excédée, j’ai haussé le ton et tapé du poing sur la table. Interloqué, Paul m’a regardée et a agi exactement comme moi. Il a tapé sur la table et tenté d’imiter mon « ça suffit maintenant ». Il est évident que si je n’avais pas eu connaissance des neurones miroirs, je serais sortie davantage de mes gonds en prenant ce petit élève pour un effronté ! J’ai accueilli ma colère et tenu compte de son état, visiblement ici la peur de ne pas réussir ce que je lui demandais.

Chaque enfant est unique, il faut l’aider à faire émerger tout son potentiel sans le forcer ou  lui faire subir des pressions mais en l’encourageant. Notre souhait à tous,  quand on s’occupe d’enfants, n’est-il pas d’être heureux de la qualité de cette relation ? La Communication non violente est un outil merveilleux qui permet de communiquer de manière authentique avec les enfants, en accueillant nos propres émotions, en reconnaissant celles de l’enfant et en identifiant les besoins de chacun.

Il n’y a pas meilleur imitateur qu’un enfant. L’enfant imite nos gestes, nos mots, nos attitudes parfois en simultané, parfois en différé !

L’adulte d’aujourd’hui est le maître d’œuvre du monde de demain

Si nous rêvons d’un monde plus juste, plus beau, plus accueillant, plus coopératif, il est de notre devoir, à nous, adulte,  d’en bâtir les fondations. Les enfants construiront les murs à partir de ces fondations. Pas des murs qui scindent, qui séparent, qui ghéttoïsent. Bien au contraire, des murs qui portent, qui unissent, qui s’élèvent bien haut !

Alors, même si nous n’avons pas reçu tout l’amour et toute l’attention dont nous aurions eu besoin quand nous étions enfant, en donnant, nous recevons au centuple !

Mais attention, aucune construction n’est solide ni n’aboutit sans un cahier des charges bien ficelés et sans règles claires  des deux côtés : du côté du maître d’œuvre (les adultes) et des bâtisseurs (les enfants). L’enfant sans repère, c’est comme un navire sans gouvernail, il part à la dérive. Alors oui, nous les adultes, nous devons diriger, outiller nos enfants, (parfois peut-être même ) les affronter  et leur dire non. En leur donnant des repères et en les outillant, nous leur donnons la possibilité de garder le cap et d’avancer avec force, courage et détermination !

 L’adulte est un guide, un modèle, un passeur d’outils. Continuons alors  d’apprendre, de lire, d’explorer, transmettons nos découvertes et surtout appliquons-nous les aussi à nous-mêmes !

Aujourd’hui, nous sommes libres, plus que jamais, de choisir la couleur de notre existence !

À propos de l’auteure

Marie Poulhalec auteure des Éditions JouvenceMarie Poulhalec est professeure des écoles depuis une dizaine d’années. Initiée au Brain Gym, formée à la Communication NonViolente® et à diverses techniques de relaxation, elle propose à ses élèves, dans sa pratique quotidienne, des outils pour améliorer leurs performances intellectuelles et leur bien-être.

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Plus nous sommes attentifs et engagés pleinement dans une activité, plus notre satisfaction et notre bien-être sont comblés.