Voyager en respectant l’environnement et les personnes qui s’y trouvent tout en participant à l’économie locale : voilà le crédo que défend le concept du tourisme équitable. Nous avions déjà entendu parler du tourisme durable, qui a fleuri dans tout un tas de structures touristiques. Respecter l’environnement est le pilier d’un voyage responsable. Mais inclure le côté social est aujourd’hui primordial. Car contrairement à un voyage seulement écologique, la rencontre et l’aide aux populations locales dans le besoin s’ajoutent pour faire de votre voyage une véritable expérience de découverte du pays, de soi et de l’autre, tout en respectant ce qui nous entoure.
Eviter le tourisme de masse
Bon nombre d’entre nous prenons des vacances pour se reposer. Nous avons donc tendance à nous jeter sur les formules all-inclusive proposées dans les zones qui fourmillent de touristes à la même saison. Tout cela, si possible, en low-cost. Et il faut l’avouer, c’est bien pratique et surtout, très agréable ! Seulement, les dégâts sociaux et environnementaux de ces pratiques sont lourds.
Stéphanie Vialfont nous illustre ce problème, dans son livre Je voyage équitable, c’est parti ! :
« Les structures ne parviennent plus à endiguer le flux de touristes en surnombre. Aux Philippines, par exemple, les 500 hôtels de l’île de Boracay sont accusés de déverser leurs eaux usées dans la mer – le littoral est devenu une fosse septique, selon son président Rodrigo Duterte –, et cette île est loin d’être un cas isolé. »
Apparus dans les années 2000, les vols low-cost représentent aujourd’hui 40% du trafic européen et on estime qu’ils atteindront les 50 à 60% d’ici quelques années seulement. Ces vols à bas prix, outre le fait qu’ils nous encouragent tous à prendre l’avion — moyen de transport extrêmement polluant, nous mènent aussi tous dans les mêmes villes, les plus plébiscitées par les touristes.
Mais cette surpopulation soudaine (de personnes consommant de façon plus importante qu’à leur habitude du fait qu’elles soient en vacances, qui plus est), ne laisse pas le temps à la biodiversité de se développer ou simplement de se régénérer. L’afflux d’eau à traiter, de déchets à ramasser et de bouches à nourrir dépasse tout à coup les capacités normales de la région et de sa nature.
Hélas, les bénéfices tirés de cette « consommation touristique » profitent rarement aux populations locales. Ce n’est, du moins, pas le cas lors de voyages organisés par de grandes compagnies (les formules all-inclusive dont nous parlions plus haut, notamment).
S’informer et préparer son voyage à l’avance
Si nous continuons sur nos habitudes en tant que voyageurs du dimanche (et je ne lance pas la pierre, je le fais aussi !), nous aimons réserver un voyage rapidement. En quelques clics, nous avons booké le vol, l’hôtel et avons repéré les « 10 lieux à visiter absolument à Amsterdam ».
Mais posons-nous quelques minutes… Avez-vous déjà pu appréhender la culture d’un pays, son histoire et ses valeurs en y passant quelques jours, entre deux visites de musées ? Stéphanie Vialfont recommande très sincèrement de se renseigner sur la culture du pays et de la région que vous souhaitez visiter pour vous donner l’opportunité de mieux comprendre ses habitants, son passé, ses paysages… C’est la clé d’une expérience bien plus authentique. Laissez de côté les tours organisés qui ne vous feront rien voir de l’âme du pays et dont, encore une fois, les bénéfices profiteront rarement aux locaux. Préférez trouver des endroits moins visités, des chemins inexplorés qui, nous en sommes sûrs, seront tout aussi beaux.
Certains organismes, ou plutôt coopératives, comme Point-Afrique, ont d’ailleurs choisi d’aller à contre courant de ces expériences touristiques si communes et ont fait des circuits atypiques leur crédo. « Un travail long, de terrain, pour connaître le développement économique du pays, pour ne pas favoriser un village au détriment d’un autre » assure l’auteure en citant le président de la coopérative.
Respecter son environnement
Pour citer qu’un exemple, prenons l’eau : Golfs, piscines d’hôtel, nourriture en abondance… Beaucoup de luxes touristiques sont payés bien chers par le pays visité et par la planète toute entière. Certains pays ont toujours beaucoup de difficultés à accéder à l’eau potable alors que nous en usons et abusons lors de nos visites dans ces endroits. Alors, soyez parcimonieux et respectueux dans votre consommation.
Bien sûr, l’eau n’est pas le seul problème accentué par le tourisme. Dans la même idée, prenez soin de ne pas jeter vos déchets par terre, sous prétexte que vous n’êtes pas dans votre pays. Respectez aussi la nature lorsque vous partez à sa rencontre. Certaines plantes sont peut-être protégées et interdites à la cueillette ? Un comportement calme et silencieux est peut-être attendu dans certains endroits où la faune est encore très sauvage ? Renseignez-vous, soyez curieux des écriteaux que vous rencontrerez et des conseils que l’on vous donnera.
Quelques bonnes adresse :
Association française d’écotourisme pour vos destinations, hébergements, chartes et labels, actualités de l’écotourisme… ;
Le who’s who de l’Écotourisme : un annuaire de 104 pages pour voyager vert. Un large chapitre consacré à l’Europe, en libre lecture sur Internet, sur leur site ;
Rencontres au bout du monde, organisateur de voyages équitables, responsables et solidaires privilégiant la rencontre avec les locaux ;
Voyageurs et voyagistes écoresponsables (VVE), opérateur d’éco-tourisme qui place la rencontre et la marche au coeur de ses voyages pour mieux s’imprégner du pays et de la culture ;
L’application fairtrip, une alternative équitable à trip advisor !
Si le concept de tourisme équitable vous tente, vous verrez que de nombreuses solutions s’offrent à vous pour vous accompagner dans la préparation de vos futurs voyages. Ces coopératives, opérateurs et associations sont simplement moins connues que leurs concurrents très médiatisés. Voyager de façon plus authentique apporte pourtant beaucoup aux locaux mais vous apporteront également bien plus à vous.
On vous invite vivement à aller jeter un coup d’oeil à cette vidéo de Datagueule, résumant bien les problèmes touristiques de nos jours. Bon visionnage !
Elodie Gindrier