La pratique de la méditation, la recherche de soi et la volonté d’atteindre la plénitude et la zenitude passent par une étape essentielle : le détachement. Plus qu’un lâcher prise, c’est prendre conscience de cette « fausse » partie de nous-mêmes que nous avons construite pour correspondre aux normes sociales.
Le détachement de soi
Dans le livre Un cerisier sur le balcon, Laia Monserrat s’interroge autour de cette question. Que veut réellement dire détachement ? « C’est se défaire de tout ce qui n’est pas notre véritable « moi ». » écrit-elle.
Cela signifie qu’il y a toute une partie de nous qui n’est pas réellement nous. Un peu perplexe ? Laissez-moi vous expliquer : Nous agissons parfois de façon contraire à nos valeurs, à notre personnalité ou à nos envies profondes. Vous avez trouvé que votre voisin avait l’air « faux » lorsqu’il vous a présenté ses excuses ? Voilà un exemple flagrant. Mais parfois c’est beaucoup plus subtile. Car en réalité, nous faisons tous ça pour être accepté socialement.
Qui est ce « faux moi » ?
Ce « moi social » est construit, au fil des années, par nos peurs, notre éducation, l’idée que nous nous faisons de ce qui nous entoure. Cela veut donc dire qu’une partie de notre instinct et de notre spontanéité naturelle est rejetée pour correspondre aux normes sociales. Mais il ne faut pas le voir comme une chose strictement négative ! Ces normes sociales sont importantes pour pouvoir évoluer tous ensemble, de façon sereine et organisée dans notre société. Cependant, Laia Monserrat critique l’inhibition trop importante de cet instinct primaire par l’éducation. Car selon elle et beaucoup d’autres professionnels, si cet instinct est oublié, il se manifestera sous forme de pulsions ou parfois même de maladies.
Retrouver et appréhender notre « moi réel »
Nous construisons notre « moi social » en nous basant sur nos besoins et nos peurs : de l’échec, de ne pas être reconnu.e, de ne pas être assez intelligent.e, de vieillir… Il y a donc un but à adopter un comportement qui nous protègera de nos craintes non acceptées.
Mais au-delà de ces peurs et de cette construction de nous-mêmes, il y a notre « moi réel », notre « moi libre », qui est, tout simplement. Méditer et appliquer d’autres exercices Zen peut nous permettre d’atteindre ce « moi libre ». C’est par la pratique d’exercices de détachements que l’on y parvient. Malgré tout, comprendre qui est notre « vrai moi » ne signifie pas que l’on doive changer.
« C’est en effet une grande erreur. Il ne faut pas vouloir « arrêter d’avoir peur », « arrêter d’être celui que je suis en apparence ». Il faut accepter que nous sommes comme nous sommes, avec notre manière particulière de nous adapter à notre entourage, avec notre histoire qui nous a modelés… » explique l’auteure. L’important, c’est de se rappeler que nous somme plus que ce « moi » socialement construit. C’est lorsque ce « moi social » rend service au « moi libre » que nous serons alors en réelle cohérence avec nous-même et gagnerons en confiance et plénitude.
Comprendre qu’il y a plusieurs « moi », et apprendre à adopter un comportement social en accord avec notre « vrai moi » est donc la clé de la plénitude. Emotions, pensées et actes souvent automatiques et incontrôlables seront alors mieux cernés et mieux gérés.
Elodie Gindrier