Je suis une héroïne des temps modernes (#onnestjamaismieuxserviqueparsoimême), maman solo d’un petit gars énergique (#euphémisme). Je vis à 80 km de mon bureau. Je suis enthousiaste pour mille projets, active pour ne pas dire débordée.
Mais cette exaltation, souvent productive, laisse parfois la place à un bouillonnement angoissant.
Pour calmer mes pensées, mais aussi mon corps tendu vers demain, j’essaie souvent de méditer assise, en tailleur au sol ou bien droite sur une chaise. Je sais que méditer me ferait du bien, poserait ma respiration sur un tempo plus « slow ».
Mais quand je m’installe… j’ai un peu l’impression de crier à mon mental complètement abasourdi par ce changement de rythme soudain : « Surprise, tu ne t’attendais pas à ça hein ! ».
J’inspire, j’expire, trois fois… Jusqu’ici tout va bien. Puis, mon esprit vagabonde, court après les papillons, saute à cloche-pied, puis reviens à la liste de courses pour le dîner, au rendez-vous chez l’osthéo de Loulou qui a le bassin quand même bien décalé, à la culpabilité que ça engendre (« j’aurais peut être dû l’emmener avant. »). Puis je pense aux liens que je dois couper, à mon amoureux qui est gentil, aux croquettes du chat que je n’ai pas achetées, à la répartie que j’aurais pu avoir, à la machine que je n’ai pas lancée…Oh tiens un papillon, qu’il est joli. « Ah oui c’est vrai je suis sensée méditer et donc ne penser à rien d’autre qu’à ma respiration. ».
Ok je reviens à ma respiration, j’inspire, j’expire, je ne me juge pas, c’est déjà bien d’essayer.
Assise et inactive, mon esprit de maman solo va trop vite et court à côté de mon bien-être. J’aimerais être plus sereine et me sustenter de ma respiration solaire (#mégalomanieyoggi), mais il faut l’avouer, je sors de chaque méditation un peu frustrée de ne pas savoir respirer en ne pensant à rien d’autre qu’à mon ventre qui se gonfle et dégonfle…
Voilà quelques temps, j’ai découvert une autre façon de méditer : la marche. J’ai compris que la réunification de mon corps et de mon esprit passe par le mouvement.
La marche pour réunir corps et esprit
J’ai observé qu’après une marche en forêt, je suis en paix à l’intérieur et donc en paix avec mon monde, je me sens bien et j’atteins une sorte de « sérénité ».
J’ai découvert qu’après une marche en forêt, j’ai une multitude d’idées, je sais comment les mettre en œuvre et plus rien ne m’effraie. Être en mouvement me permet d’écouter mon intuition. J’ai d’ailleurs lu dans des publications scientifiques que la marche éveille l’hémisphère droit du cerveau et lui fait produire de l’endorphine causant un état d’hyper lucidité.
J’ai remarqué qu’après une marche en conscience, un sourire s’accroche sur mon visage et une lumière s’allume dans mes yeux.
J’ai constaté que mes pensées parfois sombres se dissipent après quelques minutes dans la forêt. La marche rend attentif à la respiration apportant ainsi clarté et confiance. Le Bouddha l’avait énoncé : « Marcher en conscience purifie l’esprit des pensées obstructives. »
Je me suis aperçue qu’en éveillant mes sens, la marche m’invite à me reconnecter avec ma nature profonde.
Marcher, le cœur léger et les yeux ouverts sur le monde… Marcher en suivant les écureuils… Marcher au parc à côté du travail… Marcher en dansant avec les arbres pour cavaliers… Marcher dans les rues de Paris… Marcher avec mon fils qui me raconte des histoires tout en me tenant la main… Marcher en confiance… Marcher sans savoir où je vais, changer de chemin, bifurquer découvrir de nouveaux horizons… Marcher la nuit au clair de lune… Marcher, tomber, se relever… Revenir, repartir, prendre le sentier habituel, reconnaître chaque caillou, voir la fleur qui pousse et l’ombre qui arrive, puis, plus haut, sentir le soleil qui réchauffe.
Marcher, un bonheur simple dont je ne peux pas me passer.
Sur le fil de ma vie, je marche ma vérité. Ma méditation sera donc la marche.
Je marche et je médite et je sais désormais que l’essentiel est le chemin.
Article rédigé par Jessica des Editions Jouvence